Ce n’est pas un simple livre que Les gardiens de la raison (La Découverte), puisque c’est plutôt deux livres en un. Écrit à six mains, le livre représente la suite informelle des ouvrages respectifs des trois auteurices : La fabrique du mensonge (Foucart, 2013), Lobbytomie (Horel, 2018) et Militer pour la science (Laurens, 2019). L’intérêt du livre réside dans sa contemporanéité : son contenu traite principalement de la mutation des techniques de lobbying dans les années 2000–2010 et comment certains acteurs des milieux scientifiques et rationalistes — de bonne foi à n’en pas douter — font éventuellement inconsciemment le jeu de certains lobbys industriels et de leurs financeurs.
La première partie de l’ouvrage explique la façon dont le lobbying des grandes entreprises polluantes a muté depuis les années 1990, période à laquelle un grand nombre d’archives des fabricants de tabac sont rendues publiques, révélant la manière dont ces derniers ont alimenté sur le long terme la désinformation scientifique afin de retarder la mise en place de régulations anti-tabac. Une des stratégies utilisées en particulier était d’alimenter une défiance envers les instances gouvernementales responsables de l’évaluation des risques sanitaires, par le biais notamment de think tanks pro-science prétendument indépendants mais en réalité financés par les fabricants de tabac et d’autres industries polluantes. Le but avéré de ces think tanks était de maintenir des controverses climatiques et sanitaires bien vivantes — sous couverture de faire de la “bonne science” — afin de semer le doute dans la population qui se méfierait ensuite des décisions des institutions gouvernementales sanitaires. Par l’entremise d’affabulations montées de toute pièces par ces groupes (par exemple la fameuse fable sur la prétendue interdiction du DDT malgré son efficacité contre les moustiques porteurs du paludisme, qui aurait conduit à la mort de dizaine milliers de personnes), c’est le “principe de précaution” et les revendications écologistes poussant à l’instauration de normes plus restrictives (pour les pesticides, les OGM, etc.) qui sont directement visés. Tout cela a été bien décrit dans le livre Les marchands de doutes de Naomi Oreskes et Erik M. Conway, qui retrace l’articulation entre les tactiques des marchands de tabac et les controverses sur le réchauffement climatique.
Une fois que ces stratégies de manipulation de l’opinion publique ont été éventées dans les années 2000— et du fait certainement aussi des changements structurels dans notre façon de nous renseigner avec l’essor d’internet — les grands pollueurs se sont tournés vers une stratégie plus insidieuse : enrôler les citoyen·nes dans leur stratégie de lobbying. Cela se fait de manière souvent voilée, comme par exemple dans la participation à la création de Science Media Centres, consistant en une sorte d’agences de presse à caractère scientifique co-financées par l’État, et dont le but serait de renseigner les journalistes sur des controverses industrielles, sanitaires ou scientifiques. En effet, la pléthore d’informations contradictoires et incomplètes venant de tous bords politiques, industriels et militants, jouerait en défaveur de la recherche d’informations présentées comme fiables et rigoureuses. Les journalistes pourraient trouver dans ces Science Media Centres des interlocuteurices validés en amont pouvant répondre à leurs questions, ainsi que des explications préparées sur des questions d’ordre scientifique, sanitaire, environnemental, etc. Le financement de ces centres révèle en réalité leurs liens étroits avec les grands groupes polluants et certains think tanks libertariens, au point qu’il a été démontré (dans le cas britannique) que les éléments de langages promus par des industriels se retrouvent dans la presse grand public sous couvert de journalisme scientifique. Une tentative de créer un Science Media Centre à la française n’est pas du tout un fantasme puisqu’à la demande du Ministère de l’ESR une démarche en ce sens a été mentionnée dans la LPPR qui vient d’être votée (alinéa 223 du rapport annexé).
Une autre stratégie revient à faire de l’astroturfing, c’est à dire à faire passer des revendications politiques pour légitimes car issues d’un mouvement citoyen profondément ancré dans la société, mouvement en réalité élaboré et financé (à l’insu parfois des gens qui y participent) par certains lobbies industriels et politiques. L’association britannique Sense about Science en est un exemple type : elle milite pour plus d’expertise scientifique dans les médias et dans les prises de positions politiques, mais est en réalité totalement inféodée à des sources de financement privées. Un dérivé de cette stratégie revient à produire et diffuser les acteurices du milieu scientifique ou de la vulgarisation qui inconsciemment servent ces intérêts. Par exemple, la maison d’édition Humensis, appartenant au PDG de la société de réassurance Scor, publie dans la collection humenSciences des ouvrages de certaines figures de la zététique et des milieux rationalistes, dans le but explicite de prendre position sur le terrain de l’information scientifique et de combattre les fake news. Dans le même temps, elle publie dans la même collection un livre de Didier Raoult, alimentant en cela les controverses publiques autour des régulation sanitaires. Cette confusion volontaire entre littérature scientifique et pseudo-scientifique fait partie des stratégies de lobbying décrites dans le livre de Foucart, Horel et Laurens.
Promouvoir la propagation d’éléments de langages prémâchés dans la bouche ou sous la plume des “passeur·ses de science” fait partie d’une autre stratégie de communication avérée. Celle-ci constitue à mon sens la partie plus intéressante du livre puisqu’elle revient régulièrement dans toute la première partie, en incriminant notamment l’Association Française pour l’Information Scientifique (Afis). Il est montré que cette dernière, par le biais de sa revue trimestrielle Science & Pseudo-Sciences, participe (involontairement semble-t-il) à la propagation de fables techno-scientifiques, qui visent à incriminer le principe de précaution et les discours environnementalistes. La bénédiction rationaliste que cette association donne à certains argumentaires a pour conséquence implicite de blanchir le discours des industries polluantes, en le parant des atours de la science. La régularité avec laquelle semble s’être compromise l’Afis pose de graves questions, auxquelles l’association s’est refusée à répondre.
Le lien entre les lobbies industriels et cette association, ou encore avec la faune éclatée et variée de tous les producteurices de contenu sceptique et de vulgarisation en ligne, n’est malheureusement pas établi dans le livre. Tout au plus peut-on inférer que ces derniers adhèrent aux éléments de langage des industriels par proximité intellectuelle et idéologique plutôt que par connivence malveillante. En effet, de par leur méfiance envers les mouvements écologistes et des personnes tenant des discours anti-technicistes, les rationalistes auront tendance à être survigilants vis à vis de ces discours et à leur opposer des arguments pouvant par ailleurs servir les stratégies rhétoriques des grands industriels. Et pour la même raison, ces mêmes rationalistes ne produiront pas de pensée réflexive sur leur propre position dans le champ de la transmission de la parole scientifique et technique, impliquant une naïveté politique parfois effarante. Le propos de l’ouvrage n’est pas d’alimenter la théorie d’une connivence entre les grandes industries polluantes et les petites mains de youtube et des associations rationalistes (même si la lecture peut parfois donner cette impression, cela est explicitement démenti à plusieurs endroits du livre et même à la radio), mais d’expliquer comment un engagement intellectuel sincère (promouvoir l’esprit critique) peut en réalité servir des intérêts industriels et financiers bien plus grands, si l’on n’est pas suffisamment attentif aux sources de production et de diffusion des discours se revendiquant de la science. C’est ce qui est largement écrit en filigrane dans le livre et qu’on aurait peut être voulu lire de façon plus explicite, cela aurait éventuellement évité d’être accusé de complotisme.
La deuxième partie du livre parle de la façon dont une idéologie plus généralement anti-progressiste se diffuse en France, cette fois-ci de manière beaucoup plus explicite, par l’entremise d’associations d’étudiant·es libertariennes et de prises de positions d’intellectuel·les pro-sciences. On y trouve Bronner, Sastre, Bricmont, trio infernal des sphères scientistes ou réactionnaires (ces deux dernières ne sont jamais très distantes en réalité). Relevons qu’après la lecture de cet ouvrage, il ne devrait plus exister aucun doute sur l’imposture intellectuelle que représente Bricmont. Les milieux rationalistes devraient arrêter de le solliciter, car ce faisant ils tendent le micro à un conspirationniste, ce qui ne manque pas d’ironie pour ceux qui disent se prémunir des théories du complot. La description des cas de Sastre et de Bronner, bien connus des milieux rationalistes, est plus explicitement dédiée à leur promotion d’un scientisme au service de la dévaluation des sciences humaines (via les sciences cognitives ou la psychologie évolutionniste) et de la défense d’une idéologie anti-justice sociale, dépassant largement le seul volet environnementaliste de la première partie.
Au final le livre de Foucart, Horel et Laurens est une lecture intéressante à plusieurs égards : premièrement, il rappelle les stratégies discursives utilisées par certaines grandes industries pour ralentir la mise en place de régulations sanitaires et environnementales contraignantes; deuxièmement, il dresse un panorama élargi des vecteurs de transmission de ces discours drapés de l’apparence de la science et de la raison, contre le prétendu alarmisme des militant·es environnementalistes ou pro-justice sociale. Le matériel concernant les lobbies du monde anglophone est foisonnant et à ce titre vraiment intéressant (notamment la généalogie qui a mené à la création du Science Media Centre britannique). Le traitement des têtes de pont françaises de ce mouvement pro-science est cependant plus inégal : autant la description des errements de l’Afis est édifiante, autant on reste sur sa faim quant aux motivations des membres incriminés. L’Afis ne nous aidera pas non plus à en savoir plus car elle n’a pas du tout discuté dans son communiqué les critiques précises et circonstanciées dont elle est la cible. Il n’est pas question de parler de connivence, mais un chapitre sur les motivations intellectuelles et politiques des acteurices rationalistes traversant le paysage de l’ouvrage aurait été bienvenu.
On peut aussi regretter la présence d’approximations, d’erreurs factuelles (relevées par les personnes incriminées, voir ici par exemple), ainsi que de la juxtaposition d’informations dont les liens de causalité demanderaient à être démontrés plutôt qu’insinués. Ces occurrences sont particulièrement visibles dans le chapitre 5 “La trollisation de l’espace public”, qui voit mettre côte à côte des interviews de twittaos rationalistes, une critique rapide de la tribune #NoFakeScience, une enquête sur les agences d’influence digitale, et un passage éclair sur l’implication des libertariens dans ce joyeux mélange. Ce chapitre est pour moi le nadir du livre, car aucun lien concluant n’est démontré entre ces différents éléments : en particulier, a priori aucun des twittos rencontrés ou des vulgarisateurs mentionnés n’a été démarché par une quelconque agence d’influence digitale. Il aurait certainement été plus intéressant d’étudier les déterminants sociaux et intellectuels de ces « gardiens de la raison sur canapé » à reproduire involontairement les éléments de discours mis en avant par Monsanto (mais aussi présents dans le préambule du rapport du Circ, ce que le livre ne mentionne pas). La section sur la tribune #NoFakeScience est aussi désespérément courte, alors qu’il y aurait eu tant de choses à dire si elle avait été historicisée, vis à vis notamment du précédent #Nofakemed. Les nouveaux mouvements rationalistes en ligne, portés par une génération de personnes entre 20 et 35 ans qui a profité de l’essor de Youtube et des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) pour développer une contre-culture qui n’existait pas il y a encore dix ans, sont un sujet d’étude à part entière, qui méritait un traitement autrement plus rigoureux qu’un chapitre moyennement ficelé. Cela est d’autant plus décevant qu’il existe de jeunes sociologues qui travaillent justement sur ces communautés et dont il aurait été bénéfique de requérir l’expertise.
Je ne peux pas non plus manquer de relever par moments la propension à présenter les événements de manière partielle voire partiale envers des gens dont est reconnu le manque de déontologie (pour n’en mentionner qu’un : Séralini). De même, la bienveillance envers certaines personnes ou productions médiatiques qui se sont largement trompées dans leur critique des pesticides est pour le moins dommageable pour la crédibilité totale du propos. Il est possible de critiquer un camp sans pour autant donner un blanc-seing à un autre (ni tomber dans une pseudo-neutralité irénique qui profite au dominant). Tout livre voulant dénoncer la désinformation scientifique — et notamment celle des personnalités et des instances qui se présentent comme rationnelles et pro-science — se doit d’être irréprochable : c’est à ce prix que s’acquiert la crédibilité qui permet de faire mentir les accusations d’insinuations complotistes. En l’état actuel, du fait des approximations qu’il contient, l’ouvrage remplit difficilement ce critère. C’est pour cette raison que s’interroger de manière plus explicite sur l’agentivité et la sincérité des protagonistes rencontré·es aurait été très bénéfique : au delà du fait que c’est un sujet très intéressant, cela aurait rendu certainement beaucoup plus difficiles les accusations portées contre les auteurices de participer à une forme de désinformation.
D’un autre côté, refuser — pour les critiques — de se confronter au problème de fond que le livre soulève est très problématique, et c’est malheureusement la voie qu’ont choisie beaucoup des membres de la sphère rationaliste, sous le seul prétexte que le livre ferait la part belle au déshonneur par association (voir ici, là et là). Or, prétendre sceller le sort de la teneur du livre sur la base de simples passages tirés de leur contexte est une diversion qui évite d’avoir à regarder en face les nombreux arguments solidement étayés qui méritent pourtant d’être discutés. Cette accumulation de réactions allant dans le même sens signe donc encore une fois un rendez-vous raté entre la communauté rationaliste et la réflexivité politique. Cette attitude est d’autant plus décevante que les questions soulevées par le livre (blanchiment des discours lobbyistes par l’Afis, nouvelles techniques d’influence, Science Media Centre, etc.) sont graves et méritent qu’on s’y attarde et que, lorsqu’on lit le livre, il ressort que la plupart des passages incriminés comme étant prétendument calomniateurs s’inscrivent en réalité dans un contexte qui leur confère un sens tout à fait différent : par exemple à aucun moment les vulgarisateurs Science Étonnante et DirtyBiology ne sont mis en cause en quoi que ce soit, ni même Thomas Durand qui est juste mentionné à titre d’exemple. Il semble donc pertinent de rappeler qu’en général la lecture d’un livre se fait dans l’ordre et en prêtant attention au contenu, et non en faisant ctrl+F pour chercher son nom dans le manuscrit.
L’ouvrage de Foucart, Horel et Laurens est donc — malgré certaines inexactitudes qui peuvent obscurcir le tableau — une lecture qui devrait être prise au sérieux pour de nombreuses raisons : le foisonnement de détails sur les techniques rhétoriques établies par les grandes industries polluantes dans les années 1980 et 1990, sur le blanchiment de celles-ci en France par l’Afis et d’autres membres de la galaxie rationaliste (sceptiques, vulgarisateurices ou intellectuel·les), sur les nouvelles formes de lobbying industriel via les Science Media Centers et de fausses associations citoyennes, ou encore sur les stratégies éditoriales de certains professionnels de l’assurance (publiant la Tronche en Biais, Bronner et Raoult dans la même collection), qui cherchent à se prévaloir d’une parole scientifique pour en réalité attaquer le principe de précaution et les agences de régulation gouvernementales. Leur livre a le mérite de donner un coup dans la fourmilière rationaliste, de dévoiler ce qui jusqu’ici était très peu connu — l’entrisme libéral notamment — et d’ouvrir pléthore de pistes de réflexions et d’investigations à mener. Mais, de manière plus importante encore, il nous enjoint à être encore plus critique et réflexif dans notre production scientifique et de vulgarisation, et nous met en garde contre l’imprudence à trop facilement faire confiance aux personnes qui prétendent savoir ce qu’est la science et la raison.
Kumokun est aussi sur Twitter et a son propre site !
Bonjour,
Permettez-moi de vous remercier pour ce qui me semble être une excellente recension, en nuance et relevant de manière adroite les points faibles et ceux de crispation. Alors que je m’étais fait, à partir des différentes réactions critiques que j’avais vues, une opinion a priori assez peu flatteuse du livre, cette recension a su aiguiser ma curiosité. Peut-être vais-je lire, finalement. Je pourrais sans doute tout de même découvrir pas mal de réflexions intéressantes, moi qui suis assez ignorant de la sociologie.
En guise de conclusion, j’espère que l’auteur ne se froissera pas si je me permets de qualifier sa recension de très bon exercice de #DébattonsMieux :-).
Bonjour,
Je dirais plutôt que cette recension laisse la part belle aux critiques. Quel crédit accorder à des objections qui paraissent avant même la sortie du livre? Certes ces gens ont du être échaudés par l’éditorial d’Andreotti paru dans la revue Zilsel sur l’imposture et le pseudo-rationalisme mais leur capacité à épiloguer sans fin sur des détails pour discréditer l’ensemble demeure assez coutumière. Inexorablement, on retrouve une réécriture des faits par le lobby de l’agrochimie notamment un billet sur le blog de Wakes Seppi. Quiconque s’intéresse à ces sujets remarquera immédiatement l’imposture puisqu’elle a déjà été maintes fois décrite. Lire ici par exemple https://blog.nousvoulonsdescoquelicots.org/2019/12/05/quand-lindustrie-invente-le-siecle-vert/
Concernant l’AFIS, une présentation sur la « crédulité » faite à AgroParis Tech par G Bronner se terminait par des remerciements à diverses associations. Parmi elles figurait le logo d’alerte environnement. Lire ici, si vous ne connaissez pas ces braves gens https://fabrice-nicolino.com/?p=1793
J’achève la lecture du livre et je parcours votre recension après coup, et cela correspond bien à l’impression générale que me laisse le livre et les réactions qui ont suivi (ou plutôt précédé) sa sortie. Beaucoup de questions posées par les trois compères sur l’AFIS auraient mérité des réponses, et l’absence de réponse de l’AFIS pose question.
(je me dois de préciser que l’Afis ne répond jamais aux critiques, sinon pour prétendre que ces critiques sont infondées, sans autres arguments. Si on y comptait, on ne pouvait hélas qu’être déçus)
« Absence de réponse de l’AFIS ». D’une part, il y a eu une réponse, mais surtout, comment répondre à des accusations floues, avec rien de bien concret.
Ce qui serait bien, ce serait « dans le numéro XXX de SPS, l’AFIS a dit que blablabla, et c’est faux pour telle et telle raison ». Si en plus les auteurs pouvaient dire « et en plus, cette information fausse leur a été soufflée par tel lobbyiste », ce serait encore mieux.
Et moi, je n’ai pas lu ca dans le bouquin; juste des insinuations floues.
Si vous avez une autre lecture, merci de me l’indiquer.
« Absence de réponse » est une citation tronquée. Comme je le disais, ils répondent parfois, et ils l’ont fait ici, selon le principe habituel: agiter les bras en disant qu’il n’y a rien à répondre. Il se trouve que je ne dis pas « habituel » par hasard, voyez-vous: ils ne font pas mieux quand les accusations sont précises. Vous avez l’air d’aimer les exemples, en voici quelques-uns:
– Quand ils se sont fait reprendre pour le « un monde fou fou fou » de l’inénarrable Brigitte Axelrad (pas une quidam, puisqu’elle a été présidente de cette association) consacré à ce qu’elle imagine comprendre de l’écriture inclusive, ils ont dit que c’était un billet d’humeur et qu’il n’y avait donc pas de problème.
– Quand ils se sont fait choper à ouvrir leurs colonnes à un climatosceptique dans un dossier « climat », ils ont décrété qu’ils étaient très clairs sur la réalité du réchauffement climatique (ils ne le sont pas, mais bref) et que c’était au nom du débat.
– Quand ils se sont fait prendre les mains dans le pot à confitures à la fausse nouvelle en diffusant un article prétendant que la crise de choléra en Haïti avait été aggravée par les méchants précautionnistes sans la moindre trace de preuve de ce qui était avancé, ils ont fini devant la levée de bouclier par, plus d’un an après parution, rajouter un vague entrefilet dans l’édition en ligne de l’article arguant que leur seule faute finalement était de ne pas avoir précisé que c’était l’opinion de l’auteur.
Voilà.
Par ailleurs si je ne connais que trop l’Afis, je n’ai en revanche pas lu l’ouvrage recensé ici, je laisse Kum0kun répondre précisément là-dessus si il le juge nécessaire.
(ah mais je vois que nous avons affaire ici à un fier membre de l’Afis. Je me disais que cette manière de voir dans des dénégations vides une « réponse » me rappelait quelque chose)
Bonjour Gaël,
J’ai eu vent de votre site récemment et je m’y promène au hasard. Je tombe sur votre commentaire qui m’interpelle. Je vous explique.
Tout d’abord, une explication « d’où je parle »: je suis un amateur (aussi bien au sens de l’intérêt que des compétences) de l’esprit critique/zététique/méthode scientifique etc… J’ai pour beaucoup suivi certaines des personnes que vous semblez avoir en horreur, à savoir DirtyBiology, TeB par ex (ceci n’est qu’un a priori, n’ayant pris connaissance de votre nom et de certains de vos commentaires que depuis peu). J’ai également des préferences envers Hygiène Mentale, Monsieur Phi ou le CORTECS. Bref, sans doute ce qu’on appelle du classique. Sachez également que je ne suis pas sur les réseaux sociaux et n’ai donc des échos que de très loin. Pour ce qui est de ma connaissance du sujet présent elle reste limitée: je n’ai pas lu le livre en question et surtout je ne connais que vaguement aussi bien l’AFIS que S.Foucard. En fait je les connais surtout au travers certains de leurs travaux « médiocres » (acteur climatosceptique et article écriture inclusive d’une part; certains de ses articles du Monde très contestable médicalement parlant).
J’arrive donc, comme je vous disais, dans ce brouhaha. D’un côté des acteurs comme vous pointant des erreurs de l’AFIS et leur manque de réponse « selon le principe habituel: agiter les bras en disant qu’il n’y a rien à répondre ». Et de l’autre des acteurs comme Un Monde Riant (un des plus durs envers S. Foucard et pas des moins politisés, puisque vous semblez aimer ça) qui débunkent les articles de S.Foucard et se plaignent de l’attitude du monsieur qui ne répond pas selon le principe « agiter les bras en disant qu’ils sont au main des lobbys » ou qui refuse des invitations à débattre. Grosso modo, de ce que je comprends c’est que vous avez le même type d’arguments: untel a fait des (grosses) erreurs, il ne les a pas vraimenr reconnues, il refuse de répondre donc c’est un méchant qu’il faut éviter. Si vous admettez que l’argumentation est juste, alors un « païen » dans mon genre ne devrait pas s’embêter à lire ni Science et Pseudo-science ni le livre de S.Foucard (et donc votre article ne mériterait pas le temps perdu à sa lecture)?
Je suis un peu perdu quant à ce que je dois faire finalement.
Bonjour Jordan,
Je me permets de répondre à la place de Gaël qui n’est pas connecté, mais il est ok avec ma réponse.
Alors, vous avez raison sur le fait que c’est le principe que nous défendons : éviter les sources qui ne sont pas fiables, et qui ne répondent pas aux critiques et ne se corrigent pas quand on leur fait remarquer.
En ce qui concerne l’AFIS, nous savons qu’il y a une énorme hétérogénéité, avec des articles de bien meilleure qualité, et d’autres très mauvais. Comme cela semble en fait être une stratégie de l’AFIS, mettre des trucs hyper orientés au milieu de plein de trucs de meilleure qualité (diluer, on pourrait appeler ça « stratégie de crédibilité » : une manière de faire passer ses pillules de mauvais gout en loucédé), nous plaidons de ne pas s’y fier du tout, et de ne pas y contribuer quand on est sérieux, car on ne peut pas prévenir au cas par cas quelle est liste des articles très orientés, cela reviendrait à devoir trier les pillules (il faut tout revérifier, autant trouver d’autres sources directement).
Pour ce qui est du livre, nous (Gaël et moi-même) ne l’avons pas encore lu, et nous ignorons s’il y a un moyen facile de trier ce qui sera meilleur (en gros le travail de Laurens) et ce qui ne sera pas fiable (le travail de Foucard). Si les chapitres sont distincts, nous vous conseillerions de ne vous fier qu’aux chapitres de Laurens, et sinon, oui, autant ne pas perdre de temps à la lecture… il viendra un temps où nous fournirons des critiques sérieuses ici, de toutes manières.
Pour ce qui est des producteurs de contenu que vous citez, nous en sommes critiques, c’est différent de « avoir en horreur » (par exemple Dirtybiology fait de très bonnes vidéos quand il reste dans son domaine de compétence, et on ne se prive pas de les partager quand c’est le cas – on prévient juste nos contacts de faire attention car la qualité n’est pas égale dans toutes ses vidéos).
Mais qu’est-ce qui est reproché à l’Afis, concrètement? À part l’histoire quand même vieille de l’article climatosceptique et sans doute un certain nombre d’erreurs, comme il arrive (l’article tout pété sur l’écriture inclusive était quand même pas rassurant), quels sont les fables techno-industrielles qu’ies ont propagées et les critiques précises et circonstanciées?
Je conçois bien que le magazine ait une ligne éditoriale… mmm… peu militante, donc militante pour le statu quo, et toutes les conséquences négatives de ce positionnement, mais la restitution des propos du livre par l’auteur laisse penser à pire que cette question des distorsions produites par un regard situé, qui se refuse à voir sa situation.
Donc il doit me manquer des informations.
D’une manière générale, on notera que même Sylvain Laurens, qui a quand même pris le temps d’étudier le sujet et d’écrire un livre à vocation savante sur le sujet (Militer pour la science, Éditions de l’EHESS), n’a pas effectué d’analyse quantitative des articles de l’Afis, ou même d’un échantillon représentatif d’entre eux.
On a donc simplement une cueillette de cerises de quelques articles, qui sont peut-être éminemment criticables, mais qui n’ont aucune raison d’être représentatifs de l’ensemble de la production de l’association.
(et bien sûr, à côté de ça, tout un paquet d’insinuations ridicules et de démonstrations tordues, par exemple la preuve par Google Trends démontée dans le communiqué de l’Afis)
Bonjour.
J’ai validé votre commentaire, mais je le fais avec un avertissement: on ne vous laissera pas dresser une déduction « qualitatif donc cherrypicking » sans réponse, et vous risquez de ne pas l’aimer. Les études quantitatives ne sont pas l’alpha et l’oméga des sciences, voyez-vous. Et pour ce qui concerne l’Afis, elles ne sont absolument pas nécessaires pour illustrer leur manière de mélanger vrai et faux dans le but transparent de délayer la perception de leur lectorat sur des questions de société (jusqu’à comparer, sous la plume de l’alors président de l’association Michel Naud, le lamentable gâchis de papier climato »sceptique » de Claude Allègre aux Versets Sataniques de Salman Rushdie, dans un article qui limite sa critique à une question de ton). Des études de cas sont largement plus pertinentes, et suffisantes – surtout quand leur stratégie a toujours été de défendre tout et l’inverse sur ce genre de questions.
La réponse de l’Afis, à qui vous prêtez des qualités qu’elle n’a pas, ne démonte rien, et c’est habituel chez ces abrutis. Ils se contentent encore, selon une méthode éprouvée, chez eux, de balayer tout ça d’un revers de main.
Si vous êtes trop naïf pour penser qu’une association de malfaiteurs dans le style de l’Afis puisse être encore défendable, et si par ailleurs vous évacuez d’emblée les critiques comme étant des « paquets d’insinuations ridicules », vous vous préparez à des déconvenues en ces lieux.
A bon entendeur.
Je trouve assez étrange que vous m’envoyiez un « avertissement » tout en utilisant des termes fleuris du genre « abrutis » et « malfaiteurs » à propos de l’association dont il est question ici. Manifestement, les conditions d’une discussion constructive ne sont pas réunies. Bonne continuation à vous.
Les conditions ne l’étaient déjà pas après votre premier message.
Bon vent.
Une critique intéressante qui me fera peut être lire ce livre si je tombe dessus notamment parce que je n’ai jamais eu à faire à S.Horel et S.Laurens et que des questions posées ont l’air de pouvoir me faire avancer sur ma vision u monde politique, mais j’ai pu voir les discours et articles de S.Foucart qui tombent totalement à côté sur certains points. Je ne nie pas qu’une critique intéressante puisse sortir de ses mains, même D.Raoult donne des informations véridiques (ce n’est pas une comparaison des deux mais bien le fait que si l’un peut dire vrai à plusieurs occasions, je ne doute pas de la capacité de l’autre, de même que j’aurais pu dire que dans toute théorie du complot il y a des faits vérifiables, parfois tordus, parfois noyés dans des conneries mais elles sont présente, de même pour les mediums), ceci étant dit, le fait qu’il refuse constamment de répondre aux critiques ou de désavouer ses soutiens à certains lobbies (parce que le lobbying existe de tout côté, ce n’est pas l’apanage des industries, les ONG en font aussi, et c’est un levier nécessaire à la discussion politique dans le sens où il évite la cacophonie d’une infinité de position en priorisant les quelques voix qui ont pu se réunir sous un lobby, ce fonctionnement a ses problèmes mais il me semble plus efficace que son absence, bien qu’on peut penser en dehors de ce système) me fait me dire qu’il ne sait pas avoir tord.
Le problème de n’avoir jamais tord ou de ne jamais se tromper c’est que c’est pour moi le premier pas dans la remise en question nécessaire pour la correction de ses erreurs. Nous nous trompons tous sur des sujets plus ou moins graves. Il est nécessaire d’accepter ce fait, de sorte que même si l’on ne se trompe pas nous puissions douter lorsqu’un cas similaire mais différent arrive à nos yeux et que l’on reproduit le même raisonnement qui nous conduit cette fois ci à avoir tord. Je n’enferme pas S.Foucart dans son rôle, par contre j’éviterais globalement ce qu’il dit ou écrit tant qu’il n’aura pas fait un mea culpa, même si ce n’est que sur un des sujets, ce sera déjà un pas vers du mieux si il est sincère. Je pense qu’il fait partie de ces personnes qui peuvent vraiment aider à la transmission des sciences pour peu qu’ils s’ouvrent à la critique.
Mon commentaire est à charge, j’en convient mais il est je pense nécessaire de préciser l’historique pour resituer pourquoi les critiques sont à charges de S.Foucart, ça ne doit pas atteindre les points important soulevés ici, se croire, parce qu’on a le bâton de la science, prévenu de tords est une erreur commune dans laquelle nous tombons tous (je m’inclut bien évidemment, en être conscient ne m’immunise pas, tout au plus ça peut me permettre de me corriger si on soulève mes erreurs, et encore). Il est évident qu’il faut prendre les biais qui peuvent être présent dans toutes connaissances et tout étant politique, la politique est un biais à prendre en compte, le lobbying en étant une part. Cependant un biais ou un argument fallacieux ne veulent pas dire (et c’est ici aussi je pense le cas) que l’information avancée est fausse, mais qu’il faut vérifier que sa construction n’est pas impactée par l’un ou l’autre.
Vous avez raison d’être vigilent vis à vis de ce qu’avance S Foucard vu son historique. Il suffit d’appliquer le même raisonnement à l’AFIS pour comprendre pourquoi il faut *aussi* être vigilent vis à vis de ce qu’ils avancent dans leurs colonnes.
Car même si personne n’est exempt d’erreur, on peut reconnaitre ceux qui font des erreurs et les corrigent quand elles leurs sont soulignées, versus ceux qui ne s’embarrassent pas de cette rigueur (et c’est clairement le cas de S. Foucard comme de l’AFIS…).
A titre personnel, j’ajoute que, connaissant le travail de Sylvain Laurens, je trouve extrêmement dommageable qu’il se soit associé à un Stéphane Foucart, dont le manque de sérieux n’est plus à démontrer. Laurens m’a habitué à autrement plus de rigueur, et j’ai peur que cette association ne décrédibilise complètement sa critique.
(NB. Si vous n’avez pas accès à son ouvrage Militer pour la science, les mouvements rationalistes en France (1930-2005), je peux vous conseiller cette vidéo de la chaîne youtube « recherche en cours » où Sylvain Laurens discute de son contenu comme de ce qui l’a motivé)
Je suis étonné par rapport à votre affirmation « le manque de sérieux n’est plus à démontrer », J’avais plutôt l’habitude de lire cela du côté des supporters de l’AFIS, sans qu’ils ne l’aient étayée.
Qu’est-ce qui vous a amené à cette conclusion si tranchée ?
Je vois ce tweet de votre part (https://twitter.com/GaelViolet/status/1271132307525640195). Je ne l’ai jamais vu affirmer que le glyphosate était pire que tout. Plutôt l’inverse même, je crois me souvenir qu’il a dit que Monsanto ne s’attendait pas à un classement 2A du CIRC (au pire 2B). Par contre il a écrit que Monsanto a cherché à camoufler des connaissances sur la génotoxicité du glyphosate. Est-ce faux ?
Bonjour.
La question du sérieux de Foucart est une question compliquée – notamment et en particulier parce qu’elle est, en fait, double: son honnêteté intellectuelle, et sa compétence.
Une polarisation autour de sa personne, depuis ses prises de position sur la question du glyphosate, a conduit à confondre, dans les deux camps en présence, ces deux questions en une seule, en fonction de ce qu’on cherchait à défendre et à attaquer.
D’une part, la question de sa compétence ne devrait pas faire question; évidemment, on peut critiquer dans le détail le contenu d’un ouvrage comme La fabrique du mensonge, mais ça n’est en revanche pas pour rien si c’est une source réputée crédible (et régulièrement citée) dans les ouvrages scientifiques quand il est question de lobbying industriel. C’est un investigateur compétent, c’est indéniable; c’est bien – plus que le second point – ce qui lui vaut l’ire des merdeux de l’Afis et de leurs fans.
D’autre part, la question de son honnêteté devrait aussi être tranchée. Sur la question du glyphosate, les aspects techniques dépassaient son domaine de compétence – et il a choisi l’option d’improviser à partir de ce qui arrangeait son narratif, y compris (comme c’est le cas pour les Monsanto Papers) quand il avait pourtant largement de quoi le soutenir sans inventer des explications: de fait, les Monsanto Papers montrent que les échangent traduisent une confiance dans la relative sûreté du glyphosate – en dépit de ce que Foucart n’a eu de cesse de prétendre. Ironiquement, je trouve ça autrement plus inquiétant, dans la mesure où quand on voit ce que Monsanto a tramé pour défendre un produit dans lequel ils avaient confiance (du ghostwriting à des campagnes concertées de dénigrement du CIRC au seul motif que ses conclusions, sans contredire nullement leur narratif, leur semblait plus chiant à expliquer qu’à ridiculiser), on est songeurs sur ce qu’ils auraient été prêts à faire si la vérité n’avait pas été de leur côté à la base.
Je dois dire que je lui en veux particulièrement, parce qu’il a offert sur un plateau de quoi discréditer, à travers lui, tout ce que lui comme d’autres avaient pu apporter d’important quant aux pratiques des corporations et à la critique du capitalisme avancé (notamment, mais pas exclusivement, dans l’agroalimentaire; mais ça vaut pour l’ensemble du capitalisme, depuis les groupes pétroliers jusqu’aux jeux vidéos où à l’industrie textile, en passant par la seule industrie dont la réalité des manipulations met à peu près tout le monde d’accord: l’industrie du tabac).
Bref, un beau gâchis.
(PS. Désolé de la réponse tardive. Je dois avouer que me retrouver à avoir à effacer un quota de défenses identiques de l’Afis à chaque fois que je venais sur cette page ne m’a jamais permis d’être dans des dispositions propres à vous répondre. Comme ça s’est enfin calmé depuis mon message d’avertissement, j’en profite)
Bonjour
Merci pour la réponse.
« il a choisi l’option d’improviser à partir de ce qui arrangeait son narratif, y compris (comme c’est le cas pour les Monsanto Papers) quand il avait pourtant largement de quoi le soutenir sans inventer des explications : de fait, les Monsanto Papers montrent que les échangent traduisent une confiance dans la relative sûreté du glyphosate – en dépit de ce que Foucart n’a eu de cesse de prétendre. »
Je ne vois pas ce qui vous fait dire cela : où et quand a-t-il inventé des explications et où et quand Foucart a-t-il prétendu que Monsanto n’avait pas confiance dans la relative sécurité du glyphosate ?
Après il est vrai que Monsanto ne pouvait pas ignorer les effets génotoxiques du glyphosate, à cause du rapport qu’ils ont commandé à Parry (ce qui est dit ici : http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/03/18/ce-que-les-monsanto-papers-revelent-du-roundup_5096602_3244.html) mais plus généralement en raison des résultats des études sur le sujet. C’est ce qu’a montré Benbrook récemment (https://doi.org/10.1186/s12302-018-0184-7) les études académiques portant sur le glyphosate, montrent assez largement un effet génotoxique (voir l’infographie de T. Fiolet par exemple : https://twitter.com/T_Fiolet/status/1085131845505814528).
Mais je n’ai pas souvenir d’un seul article où il soit dit que Monsanto considérait que le glyphosate était cancérigène. Dans cet article il est d’ailleurs montré que ce sont les surfactants qui posent des soucis pour Monsanto. Il est par exemple dit : « Ainsi, même si Monsanto assure que le glyphosate n’est pas cancérogène, cela ne permet pas de dire que les produits à base de glyphosate, comme le Roundup, ne le sont pas non plus. […] Le 25 avril 2002, le chef de la sûreté des produits réglementés explique : » Le glyphosate est OK, mais c’est le produit formulé (et donc le surfactant) qui produit les dommages. [de perturbation endocrinienne] » ».
Mais les articles dans Le Monde ont beaucoup plus porté sur la communication de Monsanto (pressions sur le CIRC, ghostwriting, fichage, réseaux sociaux) ou sur le travail des agences (EPA ou EFSA) que sur ce que savait ou pas Monsanto en interne. Ce qui, à mon avis, ne va pas dans le sens de ce que vous affirmez. Si SF n’avait « eu de cesse de prétendre » que Monsanto savait son produit cancérigène alors on aurait eu beaucoup plus d’articles portant sur les mensonges camouflés par Monsanto, ce n’est pas le cas.
Et c’est la même chose dans le livre, d’ailleurs, ce qui est mis en avant ce sont les stratégies de Monsanto, plus que ce qu’elle savait en interne (et, donc, des potentiels mensonges de la firme) me semble-t-il.
Auriez-vous des exemples concrets ?
Bonjour,
Je dois être le naïf dans cette affaire je pense. À vous lire il semblerait que les intentions cachées et le complot rodent dans l’ombre (et il semblerait que le contenu du bouquin dont ce billet est le sujet, et que je n’ai pas lu, soit du même style). Ayant acheté 3 bouquins publiés chez Humensciences pour meubler mon été (Pourquoi le soleil brille, Pourquoi la terre est ronde et l’histoire secrète des fleurs) je m’interroge quand je lis :
« Par exemple, la maison d’édition Humensis, appartenant au PDG de la société de réassurance Scor, publie des ouvrages de certaines figures de la zététique et des milieux rationalistes, dans le but explicite de prendre position sur le terrain de l’information scientifique et de combattre les fake news. Dans le même temps, elle publie un livre de Didier Raoult, alimentant en cela les controverses publiques autour des régulation sanitaires. Cette confusion volontaire entre littérature scientifique et pseudo-scientifique fait partie des stratégies de lobbying décrites dans le livre de Foucart, Horel et Laurens. ».
Du coup je vais voir. Humensis c’est visiblement un paquet d’éditeurs : Belin, Puf, Que sais-je pour ne citer que les plus connus. En réalité vous parlez de Humensciences qui est l’un des éditeurs. Humensciences a au catalogues 36 livres dont 1 de Raoult, à paraître. J’y vois aussi un livre de Thomas Durand (Tronche en biais). Parmi ces 36 bouquins, quels sont ceux publiés par des figures de la zététique ? quels sont ceux que vous incrimineriez ? Pensez vous que l’édition du bouquin de Raoult est une tactique de lobbying ou bien que comme, à n’en pas douter, il va très bien se vendre, l’opportunité pour l’éditeur de gagner de l’argent ? Didier Raoult a, par ailleurs, publié d’autres ouvrage polémiques chez d’autres éditeurs, sont-ils dans le coup ?
Bref, tout cela ne me semble pas très sérieux 🙂
Je parle de Humensis, donc humenSciences est une des collections dans laquelle sont publiés des gens de l’Afis (Bréon), des rationalistes, des scientifiques médiatiques et sulfureux (Balthazart, Raoult), etc. Les éventuels bénéfices de l’édition scientifique sont négligeables par rapport au chiffre d’affaire issu de la *réassurance*, ce n’est certainement pas cette raison qui explique la publication de Raoult dans cette collection. Le PDG de Scor a par ailleurs explicitement dit qu’il souhaitait utiliser les nouvelles collections pour propager son idéologie (extrait des pages 218-219) :
« À l’heure de justifier aux actionnaires ses investissements dans l’édition universitaire, le P‐DG de Scor doit cependant présenter des arguments cohérents plutôt que des penchants philosophiques ou l’opportunité d’un rachat offert par des réseaux personnels. Ainsi, le rapport annuel 2017 de la société avance la nécessité de mettre en circulation des « connaissances certifiées » : « Désireux d’investir dans des entreprises de taille moyenne et de qualité, actives dans la production et la publication de connaissances certifiées, Scor a acquis les maisons d’édition françaises Presses universitaires de France (PUF) et les Éditions Belin. Dans le contexte d’une information disponible 24 h/24 et 7 j/7, ce qui peut être source de confusion, l’objectif de ces acquisitions était de se prémunir contre un risque contemporain : le risque cognitif, c’est‐à‐dire le risque d’incompréhension ou de jugement biaisé, qui résulte souvent d’une information de mauvaise qualité ou d’un accès insuffisant au savoir. […] Déployée au fil du temps, cette politique de “protection cognitive” s’incarne aujourd’hui dans un groupe, Humensis, issu de la fusion des PUF et des Éditions Belin. Humensis a pour objectif de réunir des marques fortes et reconnues dans la production, la diffusion et l’enseignement de connaissances confirmées au niveau du diplôme. Son ambition est de participer activement à l’expansion de la société du savoir. »
Au‐delà de l’opportunité que représente l’accaparement d’un fonds intellectuellement signifiant, la justification est donc bâtie autour de la lutte contre les fake news et de la nécessité de se positionner dans un espace de certification des savoirs dans l’espace public. Mais la véritable raison – la défense de la science industrielle et du libéralisme économique comme nouvelle frontière du combat intellectuel – est‐elle dicible ? »
Bricmont a démenti beaucoup des passages qui lui sont dédiés dans son livre. Il a explicitement fit que plusieurs morceaux étaient de total Fake news sur sa personne. Je renvoie à sa page fb pour ceux qui veulent voir ses arguments.
Ah bah votre commentaire tombe bien. Nous avons dans nos cartons un projet d’article qui concerne Bricmont et son honnêteté (ou plutôt son absence de…). Article portant tout particulièrement sur quelque chose qu’il dément, également, avec trois vagues arguments pétés: son négationnisme.
C’est marrant, la confiance sélective, hein.
Le négationnisme de quoi ? Perso je suis étonné des critiques sur ce point de Bricmont, je l’ai jamais entendu dire qu’il ne croyait pas aux chambres à gaz ou à d’autres sujet de ce type, ni même lu. Même pas un truc qui laisserai un doute, il dit clairement qu’il croit à tout ces évènements historiques. Ce qu’il dit c’est qu’il est pour la liberté de les exprimer, si on fait pas la différence je ne sais quoi dire (laisser la liberté de dire n’est pas de facto être en accord avec ce qui est dit, il me semble). Alors si vous avez les sources de ces livres ou de ces interviews qui montrent le contraire et clairement, je suis preneur. Si possible pas de l’interprétation pur car là ça va dans le trop subjectif et on rentre dans le niveau psychanalytique et comme souvent, je trouve, avec une surestimation de sa capacité de lecture de l’esprit : il avait l’intention que, il pensait que. Le tout redoublé d’une confiance en son interprétation qui me laisse dubitatif. Donc oui j’ai confiance en Bricmont et ses arguments, pas tous, me plaisent intellectuellement et je les trouvent vraie pour une bonne partie (par ex sa critique de l’impérialisme humanitaire) et fausse pour une autre (sa faible confiance dans les sciences humaines par une méconnaissance de la méthodologie applicable à la patte humaine; d’ailleurs j’avais pu lire ici le terme de conservatisme épistémologique à son sujet, avec lequel je suis d’accord). Bref, si vous avez des informations à son sujet que je n’ai pas, donnez-les moi !
Voilà.
Attendez l’article. Je ne vous doit rien, et je n’aime pas qu’on me somme.
Quant à votre commentaire sur « l’interprétation », je vous suggère de ne jamais, sous aucun prétexte, jouer au connaisseur, ni en histoire, ni en politique. L’interprétation, c’est la base, dans ces deux domaines – vous avez d’ailleurs la vôtre des propos de Bricmont, la différence entre nous ne tenant qu’à leur qualité et le degré auquel elles sont informées.
Je ne comprends pas votre agressivité à mon encontre. Je vous ai pas intimé l’ordre je vous ai uniquement demandez de me donner des informations si vous en avez, libre à vous de ne pas le faire.
Interprétation oui mais avoir un doute sur elle car la réalité est trop souple et notre esprit trop rigide pour que l’interprétation soit absolue.
J’attendrai l’article en ce cas.
Bonjour,
Si j’en crois leur site web, Humensis c’est 13800 publications. Bréon, qui publie d’ailleurs en tant que chercheur sur son sujet (c’est un livre sur le climat), c’est un bouquin dans une collection de 36 bouquins d’un éditeur appartenant à un groupe qui a 13800 publications à son catalogue. Raoult c’est un bouquin qui pourrait être là par inadvertance. Balthazart je ne connaissait pas. Je lis sur Wikipedia qu’il soutient le fait que l’homosexualité est génétique et son bouquin a pour titre « Quand le cerveau devient masculin ». Soit, et ? Quelle « stratégie » pourrait être derrière ces 3 bouquins de sujets disparates et qui pourrait servir les objectifs de « défense de la science industrielle et du libéralisme économique » avancée par les auteur du livre qui nous occupe ? Honnêtement, si il s’agit là d’une « stratégie », elle semble ridicule au sens quantitatif du terme et complètement indicible.
Vous citer un passage du livre « Les gardiens de la raison ». Quand je lis ça, je commence par chercher le rapport 2017 de SCOR. J’ai fini par trouvé : https://www.scor.com/sites/default/files/scor_ra_esg_2017_vf.pdf
Ok, et ?
« Mais la véritable raison – la défense de la science industrielle et du libéralisme économique comme nouvelle frontière du combat intellectuel – est‐elle dicible ? »
Ben non. Sauf dans l’esprit des auteurs. Quels livres parmi les 13800 édités par Humensis constitue « la défense de la science industrielle et du libéralisme économique » ? Donnez m’en une liste parce que en allant chez Belin et en sélectionnant la première collection, Boussole, je tombe sur des bouquins de primaire : « la soupe au cailloux » (rationalisme anti-homéopathie ?).
J’accroche sur Humensis car ce sont des infos que je peux vérifier de mon clavier. Ce que je trouve me fait douter très sérieusement de la pertinence de ce livre.
Bonjour,
Si je ne devais résumer ce compte rendu critique en un seul mot, ce serait ; félicitation !
Je n’ai pas encore lu le livre présenté ici, mais j’ai déjà pu lire tous les articles qu’il a suscités avant sa parution tels qu’ils sont présentés par le site de l’AFIS… et après la lecture des critiques des auteurs qui y sont cités, vous confortez mon impression qui était celle que vous explicitez si bien. Il me faudra tout de même me plonger dans la lecture de ce livre dont la parution intervient peu de temps après mon intérêt et mon enquête sur le milieu de la zététique.
Je découvre d’ailleurs votre cite dans le cadre de ces investigations après avoir écrit un premier article qui n’a pour moi que valeur d’étude de cas sur laquelle m’appuyer pour mes futurs articles : https://perversionnarcissiqueetpsychopathie.com/2020/08/29/l-anthropologue-suisse-j-d-michel-est-il-un-imposteur-si-oui-les-zeteticiens-du-net-le-sont-aussi/
Au départ de ce questionnement, la contradiction, insoutenable à mon sens chez certains zététiciens, entre d’une part l’intention d’instruire le grand public à la pensée critique… et d’autres par agir à l’inverse de ce qu’un penseur critique se devrait de faire pour témoigner d’une véritable pensée critique.
Dans mon article, j’ai pris comme exemple Acermendax de La Tronche en Biais et administrateur du blog La Menace Théoriste, mais ce n’était que de circonstance en raison de l’actualité du moment. Ainsi, l’article de l’AFIS cité en lien dans cette recension écrit dans son premier paragraphe :
« Nous avions décrit le « journalisme d’insinuation » comme une attitude visant à disqualifier des propos en essayant de discréditer leurs auteurs [1]. Dans ce procédé de diabolisation, écrivions-nous, la réalité devient simple : « Il y aurait d’un côté les ‘bons’ (eux) qui dénoncent tous les maux de la société et, de l’autre, tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs analyses. Ces derniers sont alors amalgamés dans une vaste nébuleuse de ‘méchants’ selon une rhétorique proche du complotisme où les lobbies tirent toutes les ficelles et les agences sanitaires qui ne confirment pas les attentes du ‘camp du bien’ sont assimilées à des regroupements d’experts sous influence. Leurs avis ne méritent alors même pas d’être portés à la connaissance des lecteurs ou téléspectateurs. » »
Or, cette attitude dénoncée par ce communiqué non signé de l’AFIS est TRÈS EXACTEMENT (je ne peux malheureusement pas mettre de gras ou d’italique pour souligner mon propos) celle qu’adoptent certains de ses membres. En l’occurrence l’auteur cité dans mon article pris comme étude de cas et figure paradigmatique du milieu zététicien.
Dans le genre « voir la paille dans l’œil du voisin et ignorer la poutre que l’on a dans le sien » ou « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais », certains « gardiens de la raison » se posent vraiment là.
Manifestement, ces gens-là refusent d’être soumis au « châtiment » qu’ils se permettent infliger à autrui. Ce qui n’est pas s’en poser d’immense problème éthique et déontologique. À ce sujet, existe-t-il une charte déontologique en zététique ou bien un cadre éthique déjà rédigé à respecter pour se prétendre « zététicien » ? Car sinon, peut-être serait-il temps de rédiger un tel document vu l’importance que prend désormais la zététique sur les réseaux sociaux et les dérives de certains zététiciens autoproclamés qui ne font pas honneur à la pensée critique. « L’esprit critique » diraient les zététiciens, mais je préfère le concept de « pensée critique », car la plupart des zététiciens du net pratiquent « l’esprit à la critique » sans une once de pensée critique (s’ils en avaient, ils diraient probablement moins de conneries).
Bonjour
Je tenais à alerter la team zet-éthique et les lecteurs qui passeraient par là sur le contenu un peu limite de ce commentaire de Philippe Vergnes qui critique ouvertement les zététiciens (qui n’auraient pas une « once de pensée critique ») en faisant de la publicité pour Jean-Dominique Michel. Voici par exemple des extraits du lien qu’il met « l’accusation de « complotiste » qu’a pu proférer Acermendax sur sa page FB envers Jean-Dominique Michel, l’auteur du livre Covid : anatomie d’une crise sanitaire, dont je vous conseille d’ailleurs la lecture. », « J.-D. Michel […] ne délire pas tant que cela » parmis d’autres joyeusetés.
Quand on parcourt son fil twitter, on voit par exemple qu’il s’agit d’un fan du docteur Raoult, contributeur premium au film hold-up
https://twitter.com/philippevergnes/status/1325067656911872002
Notez que quand on clique sur son pseudo on arrive sur son site donc voici l’article le plus récent, je pense que le titre suffira à vous faire comprendre pourquoi si je cherche une critique pertinente du milieu de la zététique je pense que ce n’est pas le meilleur endroit pour la trouver 🙂
https://perversionnarcissiqueetpsychopathie.com/2020/11/22/hold-up-pourquoi-devrions-nous-nous-soucier-du-great-reset-bien-plus-que-de-la-covid-19/
Bonjour,
Je n’ai pas lu le livre, et je vous remercie pour cette recension mesurée. Je vous partage quelques faits occultés à propos de Laurens et des éditions Agone.
***
Sylvain Laurens: carriériste opportuniste et bureaucrate de la prose radicale.
https://enoga.wordpress.com/2013/09/09/pourquoi-je-suis-parti-des-editions-agone/
https://enoga.wordpress.com/2014/10/12/editions-agone-instabilite-memorielle/
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Courrier-des-lecteurs-Strategies-patronales-aux-editions-Agone
http://gentrification.europa-museum.org/spip.php?article140
« Sylvain Laurens, nouveau directeur de la collection L’ordre des choses (c’est le cas de la dire) chez Agone (dans laquelle il publia sa femme), grand exterminateur de salariés et destructeur d’organisation collective du travail au service de ses intérêts carriéristes, y prononça un exposé intitulé : Le lobbying à Bruxelles.
Surprise, en l’écoutant ici (à partir de 29mn) on constate qu’il a totalement pompé le livre du Corporate Observatory, Europe Inc. sans y ajouter rien de son cru, et surtout sans citer sa source.
Ou comment se faire passer pour un chercheur en pompant les travaux des autres. Ca s’appelle du plagiat. »
Bonjour et merci de la mise en garde.
Sans que ça permette de trancher sur le contenu de son travail (ou éventuellement du travail qu’il a détourné à son profit) et sans que ça soit totalement concluant, c’est assez inquiétant pour que ça vaille effectivement le coup d’être prudent.
Triste, si c’est avéré.
Notes concernant cet article et les commentaires qu’on y laisse
Je vois encore apparaitre des défenses ad hoc de l’Afis sous cette publication.
Si tout ce que vous avez à dire c’est pointer vers les rebuffades des membres éminents de l’Afis, et leur pointage des « nombreuses erreurs factuelles » du bouquin, ne perdez pas votre temps – votre commentaire ne sera pas publié.
Notre site n’a pas vocation à accueillir un étalage de propagande (bénévole ou non, je m’en tamponne) pour l’Afis, et si vous êtes infoutus de relever vous-mêmes les « nombreuses erreurs factuelles » contenues dans les textes des Kindo, Bricmont, Ramus, Krivine et consorts, merci de ne pas venir jouer aux aigles de la pensée critique sous cette publi. Nous avons mieux à faire qu’à répondre inlassablement à vos petits mouvements de nerfs sans substance.
J’espère, pour vous éviter de perdre votre temps comme pour m’éviter le déplaisir d’avoir à lire vos conneries, m’être bien fait comprendre.
Bonjour, j’ai lu le livre et la plupart des réactions qu’il à suscité en reponse et je peux dire que l’article ici est bien meilleur. Les réactions des personnes mentionnées dans l’ouvrage m’ont parues fondées et legitimes pour celles qui ont corrigés de nombreuses erreurs qui desservent tant la crédibilité du propos que certaines personnes mentionnées. L’ouvrage soulève des questions nécessaires et importantes et pour cela il est intéressant mais le travail des auteurs manque de rigueur et j’ai presque envie de dire parfois de « bonne foi ». Pour utiliser une image parlante : pour abattre les quelques loups qui se cachent dans la bergerie, on tire sans distinction sur la bergerie toute entière au détriment des résultats. C’est franchement dommage car ce travail aurait pu réunir de nombreux acteurs autour des sujets soulevés pour initier des réflexions et d’éventuelles remises en question du côté des rationalistes (qui n’est pas du tout une communauté homogène à l’inverse de ce que laisse penser le livre), cependant au lieu de cela, l’attention se focalise sur une cristalisation des oppositions « qui à raison/tord » et « quel bord vais-je défendre? » au lieu de « que peut-on comprendre des critiques initiées par les differents partis en jeu ? pour être mieux informés et plus vigilant dans son analyse sociétale et politique ». Pour moi, les auteurs ont raté le coche, et c’est bien dommage, car je partage et soutiens leurs objectifs et valeurs et je voudrais les voir mieux défendues. Imaginez que vous ayez un avocat qui défende votre cause, et que celui-ci fassa des erreurs, des approximations et tente de demontrer des liens de causes à effets avec des exemples faciles à discuter car mal étayés ou étayés par des inférences plus que par des faits verifiables et vérifiés. Vous ne seriez pas très content de son travail, même s’il défend votre cause. Voilà donc c’est malheureux mais le livre n’es pas bon à mon sens et devrait être retravaillé avec beaucoup plus de rigueur. Dommage.