Le “Google Manifesto”, un cas d’école d’argumentaire anti-féministe rationaliste

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Il y a quelques jours, le site d’information Gizmodo a publié un document interne à Google écrit par un de ses développeurs à titre personnel. Ce “Google manifesto” est un mémo discutant de la représentation des femmes (et plus largement des minorités) au sein de Google, mais plus généralement au sein des filière technologiques. Il relativise l’intérêt des programmes spécifiques proposés par Google pour inclure et attirer les femmes dans l’entreprise et critique le climat “politiquement correct” qui sévirait à Google et qui empêcherait de tenir des propos relativisant l’intérêt de la diversité. Il a déclenché un raz de marée de réactions, tantôt l’attaquant sur ses positions misogynes, tantôt le soutenant pour son argumentaire scientifique et sa défense de la liberté d’expression. De son côté, Google a immédiatement récusé tout lien avec le mémo et a même licencié l’auteur du texte (ce qui confirme incidemment son propos sur la liberté d’expression au sein de l’entreprise).

Pour notre part, nous allons expliquer pourquoi ce Google manifesto est un cas d’école de l’argumentaire masculiniste rationaliste, et comment derrière des propositions semble-t-il objectives et rationnelles, on retrouve les mêmes mécanismes argumentatifs propres à l’anti-féminisme. Nous ne discuterons pas du contenu scientifique des arguments (ce débat appartient aux scientifiques), ni même de la pertinence de certains d’entre eux, mais plutôt de leur articulation avec l’argumentaire anti-féministe. Nous rappellerons aussi comment ce mémo s’inscrit dans le contexte des free speech wars aux Etats-Unis. Tout au long de l’article nous parlerons de free speech plutôt que de liberté d’expression pour souligner le contexte particulier dans lequel se déploie cette notion outre-Atlantique. Cet article n’a pas vocation à juger les politiques internes de Google, le licenciement de l’employé, ou les problèmes afférant aux free speech wars aux Etats-Unis

Nous définissons comme “rationaliste” le courant de pensée principalement anglo-saxon qui réunit les individus plaçant le raisonnement scientifique et la logique comme étant supérieurs aux autre types de raisonnements, en avançant notamment que seule la rationalité garantit le progrès (technique et humain). De cette position philosophique, il en découle notamment l’idée que les toutes les meilleures décisions s’évaluent et se prennent en s’appuyant sur le raisonnement rationnel. Les rationalistes considèrent comme scientifique un énoncé qui est issu des sciences dures (Mathématiques, Physique, Biologie, etc.), en opposition aux démarches plus heuristiques des sciences humaines. C’est en tous cas dans cette acception que les rationalistes l’entendent. Dans ce mouvement de pensée, nous retrouvons en particulier les nouveaux athées, présentés dans un article précédent (et dont la lecture pourra certainement poser les bases ou jalonner le présent article).

Le Google manifesto est un mémo interne qui discute sur une dizaine de pages la politique de diversification mise en place par l’entreprise. Elle repose sur des initiatives existant à différents niveaux : stages offerts aux étudiant·e·s et liens avec certaines universités noires, formation interne sur les biais de pensée inconscients, recherche sur les causes de l’absence des minorités dans les filières technologiques, etc. Le Google manifesto critique principalement le biais politique de l’entreprise, tournée vers la gauche progressive, et l’accuse de générer un climat étouffant pour les opinions politiques qui émettraient des doutes sur les bienfaits de “l’idéologie pro-diversité” dominante.

Le document propose des recommandations en guise de conclusion, dont on peut noter les plus importantes : 1. arrêter de silencer les voix conservatrices ou “à contre courant”, et questionner le biais politique de Google, 2. rediscuter les programmes internes de conscientisation et de lutte contre les biais de pensée, 3. arrêter de réserver une partie des formation aux femmes et aux minorités, 4. avoir une discussion franche et ouverte sur les coûts et bénéfices des programmes spécifiques de diversification. Dans le document, les recommandations sont diluées dans le texte, et leur côté anti-féministe n’apparait pas de manière aussi criante. Nous préférons ne pas les discuter et nous concentrer plutôt sur certains arguments en détail pour montrer comment un discours masculiniste et promouvant le free speech peut s’articuler autour d’un argumentaire d’aspect scientifique.

Lecture au fil de l’eau

L’auteur du mémo commence par présenter les biais politiques auxquels sont soumis les individus de gauche et de droite. Ce faisant, en les décrivant il produit un effet d’éloignement, et se sous-entend comme étant au centre, ou du moins en dehors de cet axe binaire. Il déclare ensuite que:

“Only facts and reason can shed light on these biases, but when it comes to diversity and inclusion, Google’s left bias has created a politically correct monoculture that maintains its hold by shaming dissenters into silence. This silence removes any checks against encroaching extremist and authoritarian policies.”

Le lien entre politique de gauche progressive pro-diversité et police de pensée est fait. C’est un argument typique des tenants du free speech que d’accuser les libéraux progressifs qui luttent contre les discours racistes, sexistes et homophobes de les faire taire au nom d’un prétendu “politiquement correct”. Même en France, cette expression n’est en effet utilisée que par les gens qui se plaignent qu’elles ne puissent pas dire ce qu’elles veulent et qu’on les bâillonnent ; la plupart du temps ce sont des dominants. Nous notons aussi la revendication dès le début du mémo de se placer du côté des faits et de la rationalité. Cet argument est souvent utilisé par les rationalistes et libres penseurs (free thinkers) anglo-saxons comme argument d’autorité opposable à la prétendue subjectivité et l’irrationalité supposée des militant·e·s anti-oppression. Cela est confirmé plus bas dans le mémo, puisqu’on y trouve la phrase suivante : “Being emotionally unengaged helps us better reason about the facts.” qui assigne les militant·e·s au domaine de l’émotion et de l’irrationalité. Ce faisant, c’est tout le pan de la philosophie et de la sociologie anglo-saxonnes qui a nourri la réflexion militante depuis 40 ans qui est unilatéralement ignorée au nom de la “raison”.

At Google, we’re regularly told that implicit (unconscious) and explicit biases are holding women back in tech and leadership. […] On average, men and women biologically differ in many ways. These differences aren’t just socially constructed because:

  • They’re universal across human cultures
  • They often have clear biological causes and links to prenatal testosterone
  • Biological males that were castrated at birth and raised as females often still identify and act like males
  • The underlying traits are highly heritable
  • They’re exactly what we would predict from an evolutionary psychology perspective”

Les rationalistes se revendiquant de la science et de la méthode scientifique, c’est une tradition pour eux de nourrir leur argumentaire avec des arguments évolutionnistes. En effet la théorie de l’évolution de Darwin représente un archétype (dans notre imaginaire actuel) de la théorie scientifique prédictive confirmée, et comme elle est sujette à la défiance de la part des milieux religieux auxquels s’opposent les rationalistes, elle hérite naturellement du caractère important d’être garante de rationalité. C’est donc tout à fait logiquement que les rationalistes se tourneront vers des explications données par la psychologie évolutionniste plutôt que par la sociologie.

S’ensuit une présentation des traits plus “féminins” (en moyenne), suivi de ce paragraphe :

“Note that contrary to what a social constructionist would argue, research suggests that “greater nation-level gender equality leads to psychological dissimilarity in men’s and women’s personality traits.” Because as “society becomes more prosperous and more egalitarian, innate dispositional differences between men and women have more space to develop and the gap that exists between men and women in their personality becomes wider.” We need to stop assuming that gender gaps imply sexism.”

On retrouve ici l’opposition des rationalistes aux penseurs constructivistes dont on avait parlé plus haut. L’étude dont il parle est un argument souvent recyclé par ce milieu pour justifier que dans les femmes et les hommes ont des dispositions innées. A priori cela vient d’une revue de littérature scientifique de Schmitt et al. (2014) mais qui est contestée par ailleurs (cf. le commentaire d’Odile Fillod du 22 juillet 2017 sous son article de blog critiquant la psychologie évolutionniste). Cette étude revient souvent dans l’argumentaire rationaliste, de même que celles montrant que les singes ont des pratiques de jeu différentes selon leur sexe (alors qu’Odille Fillod a montré que ces études ne sont pas concluantes).

“We always ask why we don’t see women in top leadership positions, but we never ask why we see so many men in these jobs. These positions often require long, stressful hours that may not be worth it if you want a balanced and fulfilling life.

Status is the primary metric that men are judged on[4], pushing many men into these higher paying, less satisfying jobs for the status that they entail. Note, the same forces that lead men into high pay/high stress jobs in tech and leadership cause men to take undesirable and dangerous jobs like coal mining, garbage collection, and firefighting, and suffer 93% of work-related deaths.”

Nous voilà face aux premiers arguments masculinistes. En effet, pourquoi parler du taux de morts accidentelles au travail chez les hommes dans un mémo dédié à Google, entreprise informatique. D’autant plus que cet argument (avec ceux du plus grand nombre de suicides, de sdf, de prisonniers, de métiers difficiles, etc.) est un marronnier masculiniste pour essayer de faire passer les mouvements féministes comme hypocrites car ne s’intéressant pas aux problèmes plus spécifiquement masculins. C’est totalement nier les explications sociologiques déjà existantes (par exemple ici sur les éboueurs, sur le suicide, ou encore sur les sans-domiciles), refuser de voir les dynamiques sexistes existant dans ces milieux et de réaliser que si la situation est aussi calamiteuse pour les hommes sur ces quelques points, c’est parce que la norme de la masculinité peut jouer un rôle important dans la trajectoire des individus, norme contre laquelle se battent en réalité les féministes. L’argument sur le fait que la recherche de statut est privilégiée par les hommes est là encore un argument évolutionniste. On voit donc comment l’argumentaire masculiniste et scientifique se mêlent pour mieux convaincre.

  • Women on average look for more work-life balance while men have a higher drive for status on average
  • Unfortunately, as long as tech and leadership remain high status, lucrative careers, men may disproportionately want to be in them. Allowing and truly endorsing (as part of our culture) part time work though can keep more women in tech.
  • The male gender role is currently inflexible
  • Feminism has made great progress in freeing women from the female gender role, but men are still very much tied to the male gender role. If we, as a society, allow men to be more “feminine,” then the gender gap will shrink, although probably because men will leave tech and leadership for traditionally feminine roles.

Nous voyons ici comment l’argumentaire masculiniste se déploie : prétendre que le rôle de genre masculin est actuellement inflexible, c’est vraiment faire acte de mauvaise foi. En occident, les hommes ont beaucoup plus de liberté de s’identifier à des modèles que les femmes. D’autre part, cela fait déjà plusieurs années que les féministes ont justement déconstruit la prétendue supériorité du rôle de genre masculin, et qu’elles militent justement pour dé-hiérarchiser les comportements genrés, et notamment dé-stigmatiser les comportements genrés féminins. C’est littéralement faux que de prétendre que le féminisme n’a fait que libérer les femmes de leur rôle de genre. Se plaindre que le genre masculin est actuellement figé alors qu’il existe pléthore de ressources sur internet pour le déconstruire, c’est ce qu’on appelle plus communément de l’hypocrisie.

“To achieve a more equal gender and race representation, Google has created several discriminatory practices:

  • Programs, mentoring, and classes only for people with a certain gender or race [5]
  • A high priority queue and special treatment for “diversity” candidates
  • Hiring practices which can effectively lower the bar for “diversity” candidates by decreasing the false negative rate
  • Reconsidering any set of people if it’s not “diverse” enough, but not showing that same scrutiny in the reverse direction (clear confirmation bias)

These practices are based on false assumptions generated by our biases and can actually increase race and gender tensions. We’re told by senior leadership that what we’re doing is both the morally and economically correct thing to do, but without evidence this is just veiled left ideology[7] that can irreparably harm Google.”

Nous voyons ici l’invocation de l’existence d’une preuve scientifique que les programmes encourageant la diversité chez Google sont effectivement la chose correcte à faire économiquement. Au yeux d’un rationaliste, tant qu’il n’y a pas de preuve, cela relève de l’idéologie ou de la croyance, et c’est nécessairement mal. La question de la moralité elle n’est pas posée. Nous voyons comment on peut s’appuyer sur l’argument de la réussite économique de l’entreprise pour évacuer totalement la question morale de la diversification des profils.

Dans les trois paragraphes suivants nous atteignons le nadir de l’article:

“We all have biases and use motivated reasoning to dismiss ideas that run counter to our internal values. Just as some on the Right deny science that runs counter to the “God > humans > environment” hierarchy (e.g., evolution and climate change) the Left tends to deny science concerning biological differences between people (e.g., IQ[8] and sex differences). Thankfully, climate scientists and evolutionary biologists generally aren’t on the right. Unfortunately, the overwhelming majority of humanities and social scientists learn left (about 95%), which creates enormous confirmation bias, changes what’s being studied, and maintains myths like social constructionism and the gender wage gap[9]. Google’s left leaning makes us blind to this bias and uncritical of its results, which we’re using to justify highly politicized programs.”

Aux Etats-Unis, les humanités englobent les sciences humaines aussi bien que les recherches en littérature, art, cinéma, etc. La critique des humanités est traditionnelle chez les rationalistes. Ils leur reprochent de pêcher par constructivisme social, et de nier les résultats de la recherche en psychologie évolutionniste, en neurologie et en biologie, qui — comme on l’a vu plus haut — sont des disciplines plébiscitées par les rationalistes de par leur proximité avec la biologie. Encore une fois on peut noter que le rationaliste se place en dehors de l’axe politique gauche<>droite.

“In addition to the Left’s affinity for those it sees as weak, humans are generally biased towards protecting females. As mentioned before, this likely evolved because males are biologically disposable and because women are generally more cooperative and areeable than men. We have extensive government and Google programs, fields of study, and legal and social norms to protect women, but when a man complains about a gender issue issue [sic] affecting men, he’s labelled as a misogynist and whiner[10]. Nearly every difference between men and women is interpreted as a form of women’s oppression. As with many things in life, gender differences are often a case of “grass being greener on the other side”; unfortunately, taxpayer and Google money is spent to water only one side of the lawn.”

Nous retrouvons l’intrication entre justification évolutionniste d’un argumentaire masculiniste. On observe aussi ici une dérive typiquement libertarienne, qui philosophiquement est une des branches du mouvement de pensée rationaliste (avec les nouveaux athées). Les libertariens s’opposent à l’intervention de l’Etat dans les affaires courantes et promeuvent le laisser-faire économique. Ils peuvent être vus comme des “anarchistes libéraux” et forment un milieu très poreux avec les milieux rationalistes, de par leur opposition aux théories marxistes notamment. Une des particularités du courant libertarien, c’est qu’il existe une théorie qui dit que les impôts servent en premier lieux les femmes, puisque l’Etat redistribue beaucoup plus d’aides sociales à ces dernières qu’aux hommes, en raison de leur plus grande précarité par exemple. Les masculinistes libertariens se plaignent donc que les femmes profitent de leur force de travail via la redistribution de l’argent des taxes. À leurs yeux, la taille et l’influence de l’Etat serait donc des paramètres structurant avantageant les femmes au détriment des hommes. Voilà comment masculinisme et libertarianisme sont intriqués. Pour confirmer ce point, on retrouve à un autre endroit du manifeste la phrase suivante : “we should be optimizing for Google — with Google’s diversity being a component of that”, autrement dit la pré-éminence de la réussite économique de Google sur les programmes pro-diversité au sein de l’entreprise.

“The same compassion for those seen as weak creates political correctness[11], which constrains discourse and is complacent to the extremely sensitive PC-authoritarians that use violence and shaming to advance their cause. While Google hasn’t harbored the violent leftists protests that we’re seeing at universities, the frequent shaming in TGIF and in our culture has created the same silence, psychologically unsafe environment.”

Ce paragraphe fait clairement référence aux free speech wars ayant lieu dans les universités américaines. Depuis quelques mois/années, plusieurs conférencier·e·s ou professeur·e·s ont été empêchées par des militant·e·s de la gauche progressive de s’exprimer lors de conférences prévues. Les raisons invoquées sont souvent que ces intervenant·e·s ont préalablement tenu des positions jugées racistes, sexistes ou homophobes. Le dernier événement en date a été l’annulation d’une interview de Richard Dawkins (un des quatre “cavaliers de l’athéisme”) le 24 juillet dernier pour ses positions islamophobes. Ces événements récurrents sur les campus américains exaspèrent toute la sphère rationaliste qui y voit une police de la pensée de la part de la “gauche régressive”, biberonnée aux théories marxistes constructivistes et promouvant un militantisme anti-oppression déconnecté de la réalité. Les tenants du free speech s’appuient souvent sur des résultats scientifiques (psychologie évolutionniste, biologie, etc) pour tenter de montrer que la philosophie sous jacente au militantisme est grevée de contradictions, et qu’elle ne vaut rien. Nous voyons donc comment l’invocation de la liberté d’expression peut mener à une opposition au militantisme anti-oppression.

Nous allons conclure sur la conclusion du mémo:

“I hope it’s clear that I’m not saying that diversity is bad, that Google or society is 100% fair, that we shouldn’t try to correct for existing biases, or that minorities have the same experience of those in the majority. My larger point is that we have an intolerance for ideas and evidence that don’t fit a certain ideology. I’m also not saying that we should restrict people to certain gender roles; I’m advocating for quite the opposite: treat people as individuals, not as just another member of their group (tribalism).”

Ne vivant présentement pas aux Etats Unis, nous ne pouvons finalement pas juger si les free speech wars sont telles qu’elles suscitent autant d’attention et d’acrimonie dans les médias traditionnels. On se contentera de noter dans ce dernier paragraphe le repoussoir que représente le tribalisme, i.e. la pensée primitive, loin des lumières de la raison et de l’individu libre et reconnu comme tel, que représente pour l’auteur l’état idéal à atteindre. Et pourtant, c’est un privilège de dominant de se penser objectif et libre de ses pensées et de ses actions. C’est un privilège de dominant que de demander à la société de le considérer comme un individu, alors que les personnes en situation de domination demandent cela depuis des années et qu’elles ne sont pas écoutées. C’est un privilège de dominant que de prétendre avec force avoir raison sous prétexte que l’on pense de manière rationnelle, sans chercher à connaître le point de vue des dominé·e·s qui, sans pour autant le revendiquer, pensent tout aussi rationnellement. C’est un privilège de dominant que de dénigrer les arguments avancés par les dominé·e·s et de ne pas reconnaître leur rationalité. Au vu de tout cela, il est donc important de prendre garde au dévoiement et à la confiscation de la pensée rationnelle et de la science par des personnes en situation de dominance, dans le but de servir leur agenda politique réactionnaire.

EDIT : un article présentant des captures d’écran d’un fil interne entre développeurs de Google montre explicitement que James Damore, l’auteur du mémo, admet qu’il est libertarien, et que cela a pu influencer sa rédaction.

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Article reproduit du site kumokun.fr avec l’aimable autorisation de l’auteur.